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Moi au travail, mon égo et les autres

Dernière mise à jour : 16 juin 2024

Les neurosciences au service du bien-être des employés


Biais cognitifs, ego… deux notions qui influencent radicalement notre façon d’agir dans la sphère professionnelle et privée. La conscience et l’acceptation de leur existence sont indispensables pour bien conduire une équipe, améliorer le bien-être au travail et surtout la santé mentale des employés.


Article paru le 31 mai 2022 dans le Nouvelliste - Ecrit pour la Suva




Cherine Fahim est docteure et experte en Neuroscience. Sa vocation: vulgariser les neurosciences et les rendre accessibles au monde du travail, tant pour les managers que les employés. Elle partage ci-après quelques pistes de réflexion.


Notre cerveau nous ment

Nos biais cognitifs influencent tous les jours notre façon de nous comporter. Le biais de confirmation, par exemple, consiste à privilégier une information confirmant nos propres idées sans prendre en compte celles des autres. Un employé qui se rend au travail à la suite d’une dispute à la maison le jour de son entretien annuel risque de ne retenir que les points négatifs communiqués par son supérieur.

Pour faciliter notre relation à l’autre, il est important de comprendre l’existence de ces biais – nous en avons tous - et de les ressentir physiquement lorsqu’ils se manifestent, par exemple en prenant conscience que dans telle ou telle situation, les battements de notre cœur s’accélèrent ou que le rythme de notre respiration se modifie.


Moi, mon ego et nous

L’ego est important et chaque être humain possède le sien. L’ego régule la confiance en soi ainsi que l’estime de soi. Néanmoins, il peut être «normal» ou «pathologique». Une personne avec un ego normal apprécie les compliments sans en avoir la recherche constante, accepte les critiques sans frustration, se sent triste après un échec mais parvient à se relever. A contrario, une personne avec un ego pathologique cherche désespérément l’adulation (tout lui est dû), se sent profondément irritée et déprimée lors de critiques ou se sent supérieure aux autres.


Comment faire la différence? Quatre piliers forment la confiance en soi: l’attachement, les compétences, l’identité et l’appartenance. Un « ego pathologique » aura tendance à vite se sentir insécure vis-à-vis de son supérieur et son entourage. Son sentiment d’appartenance à l’entreprise sera plutôt faible. Dans un tel cas, le manager aura ainsi intérêt à renforcer le lien avec cette personne, de la rassurer dans sa fonction et sur ses compétences, par exemple en lui faisant des compliments honnêtes. Il est important que le supérieur puisse aider cette personne à améliorer son estime d’elle-même. Lorsqu’il y parvient, c’est tout bénéfice pour l’équipe et l’entreprise.


L’agilité émotionnelle, une compétence à renforcer

Aujourd’hui, les managers doivent être agiles émotionnellement et capables de s’adapter à de multiples situations. Et cela n’est possible que lorsque le manager a pris le temps de faire connaissance avec son monde intérieur, ses propres émotions, ses biais cognitifs et qu’il comprend et accepte son type de personnalité. Car une fois qu’il est au clair avec sa manière d’agir, il peut alors plus facilement repérer les différentes personnalités dans son équipe et les placer aux bons endroits, un peu à l’image d’un jeu d’échec.


Il est inutile de penser que nous laissons notre vie privée sur le pas de la porte lorsque nous arrivons au bureau. Ceci est valable autant pour les managers que les employés. Et une des premières pistes pour améliorer le bien-être au travail est définitivement celle d’une meilleure connaissance de soi et de son propre fonctionnement.

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